Où l'administration a ses raisons que la Raison ignore...
Bonsoir à tous,
Vous vous étonnerez sans doute que le mot d'accompagnement soit d'une brièveté (toute relative) ce soir, mais à cela, il y a une raison fort simple, dont je m'en vais vous entretenir instamment.
Que les âmes sensibles et impressionnables soient toutefois prévenues : en plus du planning de la semaine prochaine ci-joint, ce message d'accompagnement lèvera le voile sur certaines vérités indicibles qui gagneraient à rester ignorées des honnêtes gens.
Ainsi donc, les plus calés en d'entre vous en littérature anglophone connaissent peut-être l'oeuvre d'Howard Philips Lovecraft, écrivain américain du siècle dernier qui a révolutionné le genre Fantastique avec ses histoires de créatures abominables, indescriptibles, toutes en tentacules, en yeux innombrables et en pattes arachnides (un peu comme celles qu'on voit du côté des champs Monsanto. Sauf que ça, ce sont des vaches...) ; des êtres mauvais, des dieux anciens, terrés dans les ténèbres au plus profond des ténèbres, qui tentent d'envahir notre monde en se glissant subrepticement dans les failles qui séparent les dimensions, ou qui attendent leur heure (comme tout fonctionnaire qui se respecte, leur heure étant 17h15) au sommet de palais incompréhensibles, étendus dans tellement de directions que l'esprit humain ne peut supporter leur vue sans sombrer dans la folie (ça marche aussi avec les émissions de Cyril Hanouna, mais ça a moins d'allure).
Et bien qu'on se le tienne pour dit !
Travailler dans l'administration, c'est à peu près pareil (et à plus forte raison quand on essaie de trouver une info sur le site de l'académie, qui s'étend lui aussi dans toutes les directions - mais vraisemblablement jamais la bonne)
.
Parce que s'il y a bien une profession qu'on peut qualifier de "non-euclidienne", c'est celle de secrétaire administratif ; et les horreurs tapies sous le tapis ne sont que peu de choses face à la menace très concrète d'une nouvelle circulaire ou d'un imprimé abscons rédigé dans une langue pédagogique inconnue.
Il paraît que si on lit trois fois de suite la lettre d'information référencée BZX 1987775-24 à voix haute devant un miroir sous les coups de minuit, on invoque une nouvelle réforme.
Flippant.
C'est certain : le père Lovecraft aurait adoré ce job. Et il aurait sans doute réévalué son échelle de la peur en conséquence.
Les tentacules, c'est bien. Les trombones, c'est mieux. Ou pire. Tout dépend de quel point de vue de la réalité on se place.
C'est donc pour préserver le peu de santé mentale qu'il me reste que je m'en retourne prématurément dans mes pénates, où j'essaierai de me convaincre que tout ça n'est qu'un rêve et que je suis un papillon.
Vous souhaitant un week-end sain dans un corps sain,
Bien cordialement,
--
Le secrétaire de direction
Bonsoir à tous,
Vous vous étonnerez sans doute que le mot d'accompagnement soit d'une brièveté (toute relative) ce soir, mais à cela, il y a une raison fort simple, dont je m'en vais vous entretenir instamment.
Que les âmes sensibles et impressionnables soient toutefois prévenues : en plus du planning de la semaine prochaine ci-joint, ce message d'accompagnement lèvera le voile sur certaines vérités indicibles qui gagneraient à rester ignorées des honnêtes gens.
Ainsi donc, les plus calés en d'entre vous en littérature anglophone connaissent peut-être l'oeuvre d'Howard Philips Lovecraft, écrivain américain du siècle dernier qui a révolutionné le genre Fantastique avec ses histoires de créatures abominables, indescriptibles, toutes en tentacules, en yeux innombrables et en pattes arachnides (un peu comme celles qu'on voit du côté des champs Monsanto. Sauf que ça, ce sont des vaches...) ; des êtres mauvais, des dieux anciens, terrés dans les ténèbres au plus profond des ténèbres, qui tentent d'envahir notre monde en se glissant subrepticement dans les failles qui séparent les dimensions, ou qui attendent leur heure (comme tout fonctionnaire qui se respecte, leur heure étant 17h15) au sommet de palais incompréhensibles, étendus dans tellement de directions que l'esprit humain ne peut supporter leur vue sans sombrer dans la folie (ça marche aussi avec les émissions de Cyril Hanouna, mais ça a moins d'allure).
Et bien qu'on se le tienne pour dit !
Travailler dans l'administration, c'est à peu près pareil (et à plus forte raison quand on essaie de trouver une info sur le site de l'académie, qui s'étend lui aussi dans toutes les directions - mais vraisemblablement jamais la bonne)
.
Parce que s'il y a bien une profession qu'on peut qualifier de "non-euclidienne", c'est celle de secrétaire administratif ; et les horreurs tapies sous le tapis ne sont que peu de choses face à la menace très concrète d'une nouvelle circulaire ou d'un imprimé abscons rédigé dans une langue pédagogique inconnue.
Il paraît que si on lit trois fois de suite la lettre d'information référencée BZX 1987775-24 à voix haute devant un miroir sous les coups de minuit, on invoque une nouvelle réforme.
Flippant.
C'est certain : le père Lovecraft aurait adoré ce job. Et il aurait sans doute réévalué son échelle de la peur en conséquence.
Les tentacules, c'est bien. Les trombones, c'est mieux. Ou pire. Tout dépend de quel point de vue de la réalité on se place.
C'est donc pour préserver le peu de santé mentale qu'il me reste que je m'en retourne prématurément dans mes pénates, où j'essaierai de me convaincre que tout ça n'est qu'un rêve et que je suis un papillon.
Vous souhaitant un week-end sain dans un corps sain,
Bien cordialement,
--
Le secrétaire de direction
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