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Mi bureau es mi casa

Où les journées de permanences administratives se suivent et se ressemblent.


Bonjour à tous,

Parce qu'il faudra bien reprendre le boulot un jour en général, et si possible lundi 23 avril en particulier, autant être un homme (ou une femme, ne soyons pas sectaire) averti, et donc en valoir deux. Mais je me comprends - et j'ai bien du mérite, je sais, vous vous dites ça chaque semaine.

A cet effet, je vous transfère ci-joint le planning de la semaine de la rentrée, à consommer avec beaucoup de modération (ou, au contraire, beaucoup d'alcool à portée de la main, pour oublier les sueurs froides que sa simple lecture pourrait vous causer).

En ce qui me concerne, je me découvre des prédispositions professionnelles insoupçonnées. Difficile, en effet, de vous décrire avec des mots humains le plaisir qui fut mien pendant cette journée de permanence administrative, le confort indécent de la chaise à roulettes (devenue depuis longtemps une extension de ma personne), l’éclat éblouissant de l'éclairage néon (qui, avec un peu d'imagination, évoque un coucher de soleil sur Bangkok - ou sur n'importe quelle autre ville d'Italie, je n'ai pas de préférence), la résistance pudique des touches de mon clavier sous mes doigts passionnés (le travail de secrétariat étant, symboliquement parlant, le métier le plus proche d'une oeuvre de Jane Austen), les délices mélodiques de la sonnerie du téléphone, tintinnabulant de conserve avec les tests de l'alarme-incendie (au point qu'on jurerait presque entendre une comédie musicale écrite par Luc Plamondon, au décibel près)...

Non, vraiment, tout cela fut si intense, si bouleversant que j'ai décidé de rester au collège encore une heure ou deux, pour le plaisir... peut-être même trois ou quatre jours, ou plus encore si affinité.

Je camperais dans la salle d'archives et je ferais griller des marshmallow grâce à des allumettes volées à l'intendance et six années de compte-rendus de conseils d'administration. Haaaaaa, quel plaisir, j'en frémis d'avance.

Non, j'ironise, bien sûr.
Je suis déjà parti, là.
Loin.
Trèèèèèèès loin.
Si loin que je suis devenu comme une étoile, à vos yeux (encore plus que d'habitude, je veux dire) (je vais noter les noms de ceux qui ont pouffé là-dessus). A défaut de percevoir ma lumière bien après le moment où je l'aurais émise, vous recevrez  ce message bien après le moment où j'aurais glissé mes pieds dans mes chaussons-tête-de-tigre et où je me serais collé devant Netflix avec deux semaines de paquets de chips.

Et en un sens, ça a quelque chose de beau.

Vous souhaitant d'excellentes vacances,

Bien cordialement,

--

Le secrétaire de direction

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